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Parce que les mots sont importants !

16
nov

Retrouvez sur le site de Les mots sont importants la tribune du Collectif Droits humains pour tou-te-s.

Nous, Collectif « droits humains pour tout-e-s ! », militantes et militants humanistes et féministes, soutenu.es par plus de 60 associations et 40 personnalités de tous horizons, appelons les institutions de la République française à utiliser l’expression “droits humains” à la place de “droits de l’Homme”.

 

Félicitations à :

13
oct

Pourquoi soutenez-vous la campagne du Collectif Droits humains pour tou-te-s ?

Hélène Bidard« Je suis pleinement à vos côtés dans ce mouvement visant à faire que les institutions de la République française utilisent l’expression « droits humains » à la place de « droits de l’homme ». Cette terminologie porte en elle tout le système sexiste et inégalitaire subi par les femmes. Ce n’est pas un détail et cela n’a rien d’anodin, il ne viendrait à l’idée de personne de parler des droits de la femme en pensant parler de l’humanité toute entière, les hommes compris. Non le masculin n’est pas neutre, non l’homme n’est pas la référence universelle.

Les obstacles rencontrés depuis tant d’années pour faire remplacer ce terme sont révélateurs des résistances que nous rencontrons dans la lutte pour l’égalité entre femmes et hommes. Pour arriver à l’égalité pleine et entière qu’appelle de leurs voeux tous les textes et lois des derniers années, il est indispensable de revenir à la base ; et de déconstruire tout ce qui a été porté par le système de domination masculine pour reconstruire ensemble des droits pour toutes et tous.
Et pour cela, quel que soit l’échelon, chacune et chacun doit faire sa part pour faire changer les mentalités.
C’est pour toutes ces raisons, qu’avec Anne Hidalgo, Maire de Paris, nous avons pris la décision en mars 2015 de changer officiellement le nom de ma délégation de droits de l’homme en droits humains, changement mis en oeuvre en juin 2015. Il reste des choses à faire pour que ce changement irrigue toute cette grande institution, mais nous continuons pas à pas pour que soit pris en compte la notion de droits humains en même temps que les nécessaires politiques publiques en faveur de l’égalité femmes/hommes à Paris.
Je remercie les membres du collectif Droits humains pour toutes et tous d’avoir alerté l’opinion publique, et d’avoir pris à bras le corps la bataille au travers de leur appel. »

Hélène Bidard
Adjointe à la Maire de Paris en charge de l’égalité femmes/hommes, de la lutte contre les discriminations et des droits humains

Guinamard-by-Trujillo1« Je suis persuadé que le changement de terminologie est désormais inéluctable. Les générations plus jeunes ont déjà parfaitement intégré que l’utilisation du terme « homme », considéré comme englobant la femme, ne fait qu’entretenir les inégalités et se réfère à des systèmes sociaux dans lesquels la légitimité de la femme dépendait effectivement de l’homme.
L’énonciation même du terme « homme » pour définir des droits qui se veulent égalitaire, incluant et universels, ne fait que perpétuer la relégation de la femme au second plan.
Heureusement, rien n’est immuable et nous avons tous à y gagner à corriger une inégalité qui, sans léser personne, promeut une image plus moderne de la pensée des Lumières. En effet, il ne s’agit pas de renier ce qui a existé. Il s’agit d’acter une évolution. »

Louis Guinamard
conseil en communication et plaidoyer international, a créé l’agence TAOR, spécialisée en communication à haute densité éditoriale. Il est l’auteur de, notamment, Les Nouveaux visages de l’esclavage, Survivantes, femmes violées dans la guerre en République démocratique du Congo. Après une mission personnelle de 3 mois en Egypte, il a initié la mobilisation Excision, parlons-en ! Il est également l’un des instigateurs de la campagne : Droits humains pour tou-te-s. Louis Guinamard est désormais installé à Berne, en Suisse, d’où il poursuit ses engagements.

 

Sara Vila« A cette question, j’aimerais répondre avec la même conviction dont à fait preuve Justin Trudeau récemment élu premier ministre Canadien lorsqu’on lui a demandé pourquoi il avait tenu à avoir un gouvernement partiaire: « Nous sommes en 2015″.
La nécessité du changement de terminologie de « droit de l’homme » à « droits humains » parait si évident qu’il me vient l’envie de renvoyer la question à nos détracteurs… et vous pourquoi êtes vous si attaché à une expression obsolète, inadaptée et exclusive de plus de 50% de la population française ?
J’éviterais de reprendre les arguments linguistiques, historiques et sociétaux qui appuient notre engagement.
Ainsi je me concentrerais sur ce qui me motive personnellement: la conviction que la France est une grande nation, capable de s’adapter, d’évoluer avec sa société et de faire preuve d’humilité.
La consécration des droits humains ne sera que la preuve de ces extraordinaires qualités qui font la preuve d’une grande démocratie. »

Sara Vila
élève avocate et doctorante en droit international public, engagée dans la promotion des droits humains et leurs garanties.

 

Aurelie Gal-Regniez » Parce que le langage joue un rôle important dans la marche vers l’égalité femmes-hommes.
Parce qu’il est grand temps que la France utilise officiellement l’expression « droits humains ». Dans le cadre des différents processus auxquels nous participons dans le domaine de la solidarité internationale, nous constatons que la plupart des parties prenantes ont bien saisi l’enjeu et parlent déjà, de fait, de « droits humains ».
Parce que nous travaillons dans les pays d’Afrique francophone et que nous espérons que la langue française partout où elle est utilisée ne continuera pas à ralentir les progrès vers l’égalité femmes-hommes. »

Aurelie Gal-Regniez, directrice exécutive d’Equilibres & Populations, a travaillé pendant les quinze dernières années au sein de cette ONG à promouvoir la santé des femmes dans le monde, leurs droits et leur autonomisation en combinant plaidoyer politique, mobilisation sociale et interventions pilotes. Les droits et la santé sexuels et de la procréation ainsi que la situation spécifique des adolescentes sont au cœur de ses préoccupations.

Géraldine-Franck« Un jour, un homme va à l’enterrement de son meilleur ami.
Dans la voiture, il repense aux personnes qu’il a perdues : ses grands-parents, son père, son beau-père et pleure. Emporté par le chagrin, il a un accident de la route.
Il est transporté aux urgences. En le voyant, le médecin s’exclame : « Je ne peux pas l’opérer car c’est mon fils »
Qui est ce médecin ?
Réfléchissez bien avant de lire la suite….

Cette énigme m’a fait comprendre pourquoi dire le masculin empêche de penser le féminin. Depuis, lors, je milite pour la démasculinisation de la langue française au profit d’une langue plus inclusive et épicène, alors je dis oui aux droits humains ! »

Geraldine Franck est militante égalitariste, après avoir fait ses armes dans plusieurs collectifs anti-racistes et féministes, elle milite désormais également pour l’anti-spécisme (mouvement qui affirme que l’espèce à laquelle appartient un être n’est pas un critère pertinent pour décider de la manière dont on doit le traiter et des droits qu’on doit lui accorder).
et aussi http://www.genre-et-ville.org/

Yvette Roudy« Bien sur je signe votre appel et je soutiens le changement de l’appellation « droits de l’Homme » (les bien nommés) en Droits Humains.
Cela fait plus de 30 ans que je le demande mais nous n’avons plus de Ministère des Droits des femmes. On l’a fait disparaitre dans « la Santé » et les « affaires sociales ».
Les idées reçues ont la vie dure et ce n’est pas en 50 ans que les habitudes prises depuis 2000 ans vont disparaitre ! »

Yvette Roudy, Ministre des droits des femmes (1981-1986), à l’origine de la loi de 1983 sur l’égalité Femme-Homme en entreprise

CREDITS ALAIN MONTAUFIER

CREDITS ALAIN MONTAUFIER

« Ce combat que vous menez, et je vous remercie, toutes et tous, de le mener, est loin d’être simplement « symbolique» : je suis convaincue que parler de « droits humains » est une réelle nécessité, d’autant plus dans le contexte mondial que nous connaissons. (…) L’histoire de la langue française nous montre que les mots sont marqués par les inégalités entre les femmes et les hommes. Pour preuve : il a fallu attendre la loi pour l’égalité réelle du 4 août dernier pour que le code civil ne dise plus « en bon père de famille », pour parler de la conduite prudente et raisonnable d’un parent, homme ou femme ! Petit à petit, nous avançons. Continuons, pour en finir avec la logique discriminatoire encore véhiculée par la langue française et pour faire en sorte que la France parle à son tour de « droits humains », comme partout dans le monde. »Catherine Coutelle lors de notre conférence du 21 mai.
Députée de la Vienne et Présidente de la Délégation de l’Assemblée Nationale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes.

Montreynaud« Parce que les « droits de l’homme » embrassent les femmes pour mieux les étouffer, tandis que les droits humains englobent femmes et hommes dans leur commune humanité. »

Florence Montreynaud
Historienne, Fondatrice des Chiennes de garde en 1999
Autrice de l’encyclopédie Le XXe siècle des femmes et de mémoires féministes : Chaque matin, je me lève pour changer le monde. Du MLF aux Chiennes de garde.

Si je préfère employer « droits humains » plutôt que « droits de l’homme », ce n’est pas dû à une vile déférence envers l’impérialisme anglo-saxon, mais à un choix politique : je suis universaliste ; je pense par conséquent que les droits fondamentaux s’appliquent à tous, donc à toutes. Dans le même ordre d’idées, je considère, mais c’est peut-être un peu osé par les temps qui courent, que les femmes font partie de la catégorie « humains ».    Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo

Le canard

 

Appel

18
fév

DROITS HUMAINS POUR TOU-TE-S !

Nous demandons que l’expression « droits de l’Homme » soit immédiatement supprimée de la terminologie officielle des instances et des institutions de la République Française pour être remplacée par l’expression « droits humains ».

Qu’importent les questions de vocabulaire ? La légitimité dont bénéficient les termes employés par les pouvoirs publics leur confère un poids tout particulier. Le choix de l’expression « droits de l’Homme » a d’emblée signifié l’infériorité et l’exclusion du genre féminin : la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ne s’appliquait pas aux femmes. Léguée par une tradition de discrimination machiste qu’il convient de combattre plutôt que de perpétuer, cette expression continue d’invisibiliser les femmes, leurs intérêts et leurs luttes.

En adoptant l’expression « droits humains », la France se mettrait en conformité avec les recommandations européennes et internationales sur la question. Elle rejoindrait plusieurs pays francophones (le Canada, la Suisse, Haïti…) ainsi que l’ensemble des autres nations du monde qui parlent de « droits humains » plutôt que de « droits de l’Homme ».

L’adoption de cette réforme par les institutions de la République Française rejaillirait sans doute sur les usages prévalant ailleurs, dans les discours médiatiques, le langage scolaire ou les messages commerciaux. Il est temps pour la communauté francophone dans son ensemble de prendre acte de la réalité des discriminations qui s’exercent contre les femmes et de modifier la langue française en conséquence pour ne plus qu’elle y contribue.

Vous souhaitez que votre association rejoigne la liste des signataires ? Ecrivez-nous : droitshumainspourtou.te.s@gmail.com

68 associations, institutions et médias signataires

Acceptess-T, Adequations, Amicale du Nid, Association-maison intersexualité et hermaphrodisme Europe (AMIHE), ANEF (Association Nationale des Études Féministes), Arborus, Assemblée des Femmes, Association FIT Centre d’hébergement des jeunes femmes, ATTAC ; AVFT – Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail, AWID ;
La Barak’A Théatre, La Barbe ; Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, Bi’Cause ;
Causette ; Centre LGBT Paris-Ile-de-France, Les Chiennes de garde, Collectif féministes pour l’égalité, La CLEF (Coordination française pour le lobby européen des femmes, Collectif National pour les Droits des Femmes, Come prod, La Coordination Lesbienne en France 
Les Désobéissant-e-s, Du Côté des Femmes,
ECVF Élu-es Contre les Violences faites aux Femmes, Les efFRONTé-e-s, égalitéEs, Équilibres & Populations, L’Escale-Solidarité Femmes,
FDFA Femmes pour le Dire, Femen ; Blog Féministes en tous genres, Femmes Solidaires, Femmes pour Agir, Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF), FièrEs, Fonds pour les femmes méditerranée, Forim, Forum des Droits Humains d’Orléans ;
Les Garçes Collectif Féministe, Genre en action, Genre et ville, Georgette Sand,
HF Ile-de-France,
Inter-LGBT,
Les Nouvelles NEWS ; Libres Terres des Femmes, Section française de la Ligue Internationale de Femmes pour la Paix et la Liberté (LIFPL) ; Ligue du Droit International des Femmes, La Ligue des Droits et Libertés (Canada) ;
Collectif MTÉ – Mamans Toutes Égales, Marche Mondiale de femmes ; Le Mouvement du Nid,
Olympe de Gouges aujourd’hui, Osez le féminisme,
Parité, Planning familial, Prenons la Une ;
Réussir l’égalité femmes-hommes, Collectif et réseau féministe RUPTURES ;
SOS Africaines en danger, SOS les Mamans ;
collectif Sangs-Mêlés, Solidarité Femmes Bassin ; STRASSSyndicat de la magistrature ;
Zéromacho,

49 personnalités signataires

Catherine ACHIN, Professeure de science politique, paris Dauphine ; Armelle ANDRO, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne ; Clementine AUTAIN, porte parole d’Ensemble-Front de Gauche ;
Roselyne BACHELOT, Direct 8 ; Jean BAUBEROT, Professeur émérite EPHE ; Julien BAYOU, porte parole EELV et conseiller régional Ile de France ; Hélène BIDARD, Adjointe à la Maire de Paris, en charge de l’égalité femmes/hommes, de la lutte contre les discriminations et des droits humains ; Marc BESSIN, Chargé de recherche CNRS, Directeur de l’Iris ; Oristelle BONIS, éditrice des éditions iXe ; Eloïse BOUTON, journaliste ; Marie-Georges BUFFET, députée, ancienne Ministre ;

Coline CARDI, Maîtresse de conférences, paris 8 ; Audrey CHENU, auteure, enseignante et slameuse ; Huguette CHOMSKI-MAGNIS, Secrétaire générale du Mouvement pour la paix et contre le terrorisme ; Catherine COUTELLE, députée, Présidente de la Délégation de l’Assemblée Nationale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes ;
Sonia DAYAN-HERZBRUN, professeure des universités émérite, Paris 7 ; Marielle DEBOS, politiste, Université Paris Ouest Nanterre ; Pauline DELAGE, chercheuse, UNIL-CEG ; Karima DELLI, eurodéputée EELV ; Christine DELPHY, sociologue et militante féministe ; Rokhaya DIALLO, journaliste et auteure ; Didier EPSZTAIN ; Eric FASSIN, sociologue, Paris 8 ;
Edith GUEUGNEAU, députée ; Anne GODARD, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 ; Renée GREUSARD, journaliste ;
Christelle HAMEL, sociologue, INED, unité de recherche Démographique, genre et sociétés ;
Rachid ID YASSINE, sociologue ; Patric JEAN, cinéaste ; Eva JOLY, députée européenne ;
Denis LANGLOIS, politologue, membre de la ligue des droits et libertés du Québec  ; Lucie LEMONDE, professeure à l’Université du Québec à Montréal ; Noël MAMERE, député ; Jean-Marc MANACH, journaliste, Danielle MERIAN, avocate ;
Julie PERRIN, MCF Danse, université Paris 8 Saint-Denis ;
Juliette RENNES, maitresse de conf à l’EHESS ; Océane ROSE MARIE, auteure et comédienne ; Yvette ROUDY, première ministre des Droits des femmes ; Olivier ROUEFF, Sociologue, Chargé de recherche au CNRS ;
Réjane SENAC, chargée de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po ; Patrick SIMON, directeur de recherche à l’INED ; Bernard STIEGLER, philosophe ; Louis-Georges TIN, fondateur de la journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie et président du Cran (Conseil Représentatif des Associations Noires de France) ; Sylvie TISSOT, Professeure, Université Paris 8 ; Gérard TOULOUSE (ENS-Ulm);
Eliane VIENNOT, professeure, Université Jean Monnet (Saint-Etienne) ; Christian VILA, président SELF (syndicat des écrivains de langue française) ;
Hatem ZAAG, Directeur de Recherches CNRS Mathématiques, Université Paris 13 ; Sylvia ZAPPI, journaliste au Monde