La lutte contre la corruption est devenue un enjeu majeur pour les entreprises, qui doivent se conformer à des réglementations de plus en plus strictes. Cet article aborde les principales législations anti-corruption et propose des conseils pour mettre en place une politique de conformité efficace.
Les principales législations anti-corruption
Plusieurs lois internationales et nationales encadrent la lutte contre la corruption. Parmi les plus importantes, on trouve :
La Convention de l’OCDE sur la lutte contre la corruption : adoptée en 1997, cette convention impose aux pays signataires d’incriminer la corruption d’agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales.
Le Foreign Corrupt Practices Act (FCPA) américain : adopté en 1977, il interdit aux entreprises et individus américains ou étrangers d’offrir des pots-de-vin à des agents publics étrangers pour obtenir ou conserver un avantage commercial.
La loi Sapin II française : entrée en vigueur en 2016, elle renforce le dispositif français de lutte contre la corruption et instaure notamment une obligation pour les entreprises de mettre en place un programme de conformité anti-corruption.
L’évaluation des risques de corruption
Pour se conformer à ces législations, il est essentiel que les entreprises procèdent à une évaluation des risques de corruption auxquels elles sont exposées. Cette évaluation doit être régulièrement mise à jour et prendre en compte différents facteurs, tels que :
– La taille de l’entreprise et son secteur d’activité : certaines industries, comme la construction ou l’énergie, sont particulièrement exposées aux risques de corruption.
– Les pays dans lesquels l’entreprise opère : certains pays ont un niveau de corruption plus élevé que d’autres, ce qui peut accroître les risques pour les entreprises y exerçant leurs activités.
– Les relations avec des partenaires commerciaux : il est crucial d’évaluer le niveau d’intégrité des partenaires avec lesquels l’entreprise travaille (fournisseurs, clients, intermédiaires).
Mise en place d’un programme de conformité anti-corruption
Sur la base de cette évaluation des risques, les entreprises doivent élaborer un programme de conformité anti-corruption, qui devra comporter plusieurs volets :
– La rédaction et la diffusion d’un code de conduite, qui énonce les principes et valeurs de l’entreprise en matière de lutte contre la corruption.
– La mise en place de procédures internes, telles que des protocoles pour la gestion des cadeaux et invitations ou encore des contrôles sur les dépenses.
– La formation du personnel sur les exigences légales et réglementaires ainsi que sur le code de conduite et les procédures internes.
– La mise en place d’un système de signalement des violations potentielles, qui permet aux employés et partenaires commerciaux de signaler anonymement des comportements suspects.
– Le contrôle et l’audit réguliers du programme de conformité, afin de s’assurer qu’il est efficace et adapté aux risques encourus par l’entreprise.
L’importance de la diligence raisonnable
La diligence raisonnable (ou « due diligence ») est une étape essentielle de la prévention de la corruption. Elle consiste à vérifier l’intégrité des partenaires commerciaux avant de nouer des relations avec eux. Une démarche rigoureuse doit inclure :
– La vérification des antécédents du partenaire (réputation, actionnariat, etc.).
– L’évaluation des risques liés à la relation commerciale envisagée (notamment les conditions contractuelles et les modalités de paiement).
– La mise en place de clauses contractuelles spécifiques pour prévenir les risques de corruption (par exemple, l’interdiction d’offrir des cadeaux ou autres avantages à des agents publics).
Bonnes pratiques pour une conformité juridique optimale
Afin d’assurer une conformité juridique optimale face aux législations anti-corruption, voici quelques bonnes pratiques à suivre :
– Impliquer la direction : il est crucial que la lutte contre la corruption soit soutenue par les dirigeants de l’entreprise, qui doivent donner l’exemple et promouvoir une culture d’intégrité.
– Communiquer régulièrement sur le programme de conformité : les employés et partenaires commerciaux doivent être informés des exigences légales et réglementaires ainsi que des procédures internes en vigueur.
– Adapter le programme en fonction des évolutions législatives et réglementaires : la conformité est un processus dynamique qui doit prendre en compte les changements dans les lois et les régulations applicables.
– Coopérer avec les autorités en cas d’enquête : il est important de collaborer avec les autorités compétentes lors d’une enquête sur des faits de corruption, afin de bénéficier d’un traitement plus clément en cas de condamnation.
En respectant ces principes et en mettant en place un programme de conformité robuste, les entreprises pourront faire face aux défis posés par les législations anti-corruption et préserver leur réputation ainsi que leur compétitivité sur le marché.